Les siècles des Hébreux se sont écoulés jusqu’à la naissance de Maryam. Selon le Coran, après l’avoir enfantée, sa mère dit : « Je l’ai nommée Maryam, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Rajîm (le Démon maudit) » (Sourate La famille d’Imrân 3, 36b).
L’Eglise explique même que Maryam a été préservée de l’influence démoniaque depuis sa conception. L’immaculée conception de Marie est « une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain » (1).
Autrement dit, la puissance qui a délivré Maryam de l'emprise du Rajîm vient de Jésus le Messie, et c’est aussi Lui Jésus, qui libère chaque homme du Démon maudit.
Voici ce qu’il a dit :
« Si, vous, vous persistez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples !
Et vous connaîtrez la vérité ! Et elle, la vérité, vous libérera » (Jean 8, 32)
« Quiconque fait le péché est esclave du péché !
Et l’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison !
Le Fils, en revanche, y demeure pour toujours !
Si lui, par conséquent, vous libère, vous serez vraiment des fils libres ! » (Jean 8, 34-36)
Cette liberté est celle du fils qui a la connaissance pour s’orienter et qui puise dans les richesses de la maison paternelle. Jésus parle de Satan (Shaytan) en l’appelant « l’Accusateur » et il ajoute :
« Lui, qui, depuis le commencement, tue l'homme,
Et qui, dans la vérité, ne se tient pas debout !
Parce que, de vérité, il n’y en a pas en lui ;
Et, quand il parle de mensonge, c’est de son propre fond qu’il parle !
Parce qu’il est un menteur et le père du mensonge ! » (Jean 8, 44).
Shaytan est le père du mensonge, il tue l’homme. Par l’union au Christ Al Massih (dans le baptême), Shaytan est chassé et l’orientation vers le mal est vaincue. Le salut est une grâce qui touche notre être profond, mais la grâce appelle notre coopération et notre persévérance (2) et nous devons encore lutter pour adhérer à cette grâce et y être fidèle.
Une belle prière adressée à Maryam peut nous y aider :
« Auguste Reine des Cieux, souveraine Maîtresse des Anges, Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan, nous Vous le demandons humblement, envoyez vos Légions célestes pour que, sous Vos ordres, et par Votre puissance, elles poursuivent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abime.
Qui est comme Dieu ?
Ô bonne et tendre Mère, Vous serez toujours notre Amour et notre Espérance. Ô divine Mère, envoyez les saints Anges pour me défendre et repousser loin de moi le cruel ennemi.
Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous. Ainsi soit-il »
Avant de clore ce chapitre, voici un beau souvenir. En Égypte à Zeitoun (banlieue du Caire) à partir du soir du mardi 2 avril 1968 et pendant ensuite 14 mois, de nombreux musulmans (jusqu’à 250.000 !) ont vu apparaître Maryam sur le dôme d’une église dédiée à la Sainte Famille. Les apparitions étaient précédées de phénomènes lumineux et d’une odeur d’encens. Elle se penchait vers la foule en souriant et en bénissant avec un rameau d’olivier. Parfois à genoux devant la croix qui est sur la coupole. Elle apparaissait les bras ouverts ou les mains jointes, comme à la Rue du Bac à Paris en 1830 ou à Lourdes en 1858. À Lourdes, Maryam a donné son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ». Oui, Maryam la très pure, l’Immaculée conception, participe à notre renaissance dans laquelle nous pouvons être libérés du Rajîm le Maudit, et ainsi devenir des fils libres !
(1) Pape PIE IX, Bulle Ineffabilis Deus (1854).
(2) Cf. En particulier le chapitre 10 du décret sur la justification du concile de Trente, en l’an 1547. Une doctrine déjà présente au concile d’Orange, au temps de l’Eglise indivise.